Épinal Handball – Chronique d’un club parfait


Epinal Handball - FFL

Parfois la lose, c’est une fulgurance. Un instant suspendu dans le temps, des centièmes de secondes qui créent l’éternité. Pas pour le club d’Épinal Handball. Eux ont décidé de faire partie de l’autre côté du spectre de la lose. Celui de la continuité, de l’endurance de la lose. Alors que leurs confrères du football bafouent l’image de la ville, eux sont là pour maintenir cette beauté de la défaite. Et ils partent le soir, ou le week-end, dans leurs Renault Scenic, enlèvent les sièges enfants pour y faire monter les coéquipiers, et roulent plusieurs heures pour aller se faire tauler. Ces gens sont nos héros, la FFL les met donc à l’honneur.

2014-2017 L’insouciance

La saison 2013-2014 d’Epinal Handball fut historique. En effet, au terme de celle-ci, le club spinalien atteignit pour la première fois la Nationale 1 de handball, soit le 3ème échelon français. Et le début est vite porteur d’inquiétudes.  Maintien la première année, puis montée en puissance directe la seconde, avec le meilleur résultat de l’histoire du club, 3ème ex-æquo. La saison d’après sera conclue d’un ventre mou mais on sent bien que le club tergiverse.

On ne sait quel est le moment déclenchant, mais cette fin de saison 2017 sera celle du changement. C’est décidé, Épinal Handball se doit de faire la différence.

2017-2020 La magie de la défaite

Et la première saison du nouveau plan sera primordiale. Elle permettra de se roder pour mettre en place une oeuvre d’art de la lose. Bilan ? 9 victoires 4 nuls et 11 défaites, et la dernière place non qualificative pour la descente. Les lauréats seront le HBC Semur-en-Auxois, Saint-Étienne MHB, et en bon dernier, Villefranche Handball Beaujolais (Un nom qui sent bien la piquette, avouons le).

Déception certainement pour Épinal, mais pas question de relâcher les efforts. Mieux encore, ils vont réaliser une saison quasi parfaite en 2018. 22 matchs, 20 défaites, un goal average de -267 (!), soit en moyenne une défaite de 12 buts d’écarts. Une masterclass quasi-parfaite. Oui, car ils auront tout de même réussi à faire un nul à domicile contre les avant-derniers, l’AS Folschviller. Pire encore, ils se sont imposé d’un petit but sur le terrain d’un club phare de 1ère division, l’USAM Nîmes Gard.

Vous devez vous dire, c’est rageant. Le club, dernier de sa division, aura du mal à réitérer une performance du genre à l’échelon d’en dessous. C’est là que la magie de l’univers intervient. Avec la réorganisation de la Nationale 1 qui passe de 32 à 48 clubs, l’Épinal Handball aura une seconde chance. Comme dans un jeu vidéo genre Dark Souls, ils se concentrent à fond pour réussir un objectif ultra-difficile : La saison parfaite.

Et justement, cette saison, c’est jusqu’ici une incroyable performance que nous produisent les spinaliens. Le bilan est simple et limpide. 11 matchs, 11 défaites. Mieux encore, tout y passe au niveau du style. De la grosse branlée à la défaite d’un ou deux buts, la variété proposée par les joueurs d’Épinal est magistral. Avec ces efforts, ils ont gagné l’honneur d’un marquage au short de la FFL. Et ça, ça n’a pas de prix. Bravo les gars !

Antoine