Coupe de France 2019 | Andrézieux, cette énième victime de l’OM.


Marseille Andrezieux

Saison 2018-2019. Terminer la campagne d’Europa League par zéro victoire en six matchs, avec pourtant une double confrontation face à l’Apollon Limassol, ne suffisait visiblement pas à l’OM. Au lieu de calmer la crise en 32es de finale de la Coupe de France, les hommes de Rudi Garcia ont décidé de s’attaquer à un sommet de la lose encore plus élevé : Andrézieux-Bouthéon Football Club.

Limassol, la partie immergée de l’iceberg

Avant d’entamer la saison 2018-2019, l’OM sort d’une saison resplendissante : finaliste de la Ligue Europa et 4e de Ligue 1. On peut difficilement faire mieux comme places d’honneur. Mais les Olympiens ne se découragent pas et, comme la saison précédente, ils réalisent à nouveau un parcours mythique en Europa League. Cette fois pas de finale, mais une dernière place de poule avec aucune victoire et, en prime, une défaite à domicile face à l’immense Apollon Limassol. De quoi laisser présager une seconde partie de saison dantesque.

« Ce groupe vit bien. Je sais que pour vous c’est difficile à croire compte tenu de nos performances » J-H. Eyraud

Et le chef-d’œuvre suivant ne se fait pas attendre. Les 32es de finale de la Coupe de France vont en faire les frais. Alors qu’ils sont sur une série de 6 matchs sans victoire, les Phocéens sont visiblement impatients de pouvoir faire à nouveau parler d’eux. Alors ils décident de se jeter sur le premier match de l’année 2019 pour se tailler une réputation ; celle de pouvoir perdre contre absolument n’importe qui.

Le résumé du match Andrézieux – OM

Même si vous êtes féru de football, il y a de grandes chances que vous ne connaissiez pas le légendaire Andrézieux-Bouthéon Football Club avant ce 6 janvier 2019. Pensionnaire de National 2, seuls les 10 000 Andrézien-Bouthéonnais possédaient le privilège sacré de savoir placer sur une carte leur club fétiche. Mais cet énième affrontement entre David et Goliath n’est pas du genre à rassurer Rudi Garcia. Ainsi pour affronter ce modeste club de National 2, le coach marseillais n’hésite pas une seconde à aligner son équipe type et envoie son armada au front : Mandanda, Luiz Gustavo, Ocampos, Payet, Thauvin. Tous les cadres sont titulaires. Et c’est bien ça le pire.

Alors qu’on joue depuis un quart d’heure, les Faucons héritent d’un corner. Le ballon est envoyé dans la boîte, et sa trajectoire enroulée se termine dans la zone des 5 mètres 50 de Mandanda. Avec un gardien si expérimenté, on se dit que le ballon va finir tranquillement dans ses gants. Mais à la plus grande surprise, on voit ce même Mandanda aller aux fraises les deux poings en avant. Et bien entendu dans ces cas-là, vous avez exactement 0 chance sur 100 de ne serait-ce effleurer le ballon. Mais rien de plus efficace par contre pour envoyer un gnon dans la tronche de l’adversaire. Manque de pot pour Steve, le défenseur Bryan Ngwabije parvient à placer sa tête plus haut que les mains levées de Mandanda. Problématique. Le ballon rebondit dans le but vide. 1-0. Mi-temps.

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Valère Germain, le serial croqueur de l’OM

Si au retour des vestiaires on s’attend à une réaction de finaliste en titre de la Ligue Europa, on comprend très vite au vu de l’engagement des joueurs que les jours sont comptés pour Rudi Garcia sur le banc de l’OM. Il faut attendre la 71e minute pour voir Thauvin profiter d’un tacle chanceux de Ngwabije pour se retrouver dans la surface. Flotov voit l’appel de Germain seul devant le but, et ce qui va suivre nous dépasse tous.

Thauvin a tout d’abord la bonne idée de lui envoyer une mine au niveau de son mollet droit. Tous ceux qui ont légèrement tâter le cuir les dimanches matin savent que cette situation est anatomiquement irrésoluble. Alors Valère fait du Germain, et nous offre une merveille de Madjer. Bon, le ballon lui reste dans les pieds par contre. Chez le commun des mortels, après une telle enflammade foirée, vous essayez d’assurer votre seconde tentative. Mais nous parlons du Valère Germain dans son prime marseillais. Alors sans réfléchir, il envoie une énorme talonnade dans la tronche du goal resté à terre. Deux gestes de légende réalisés en moins d’une seconde.

À dix minutes du terme, ce diable de Ngwabije adresse une immense chandelle en guise d’ouverture à son attaquant. Bon la technique attendra, on est en Coupe de France. Sur son couloir gauche, Christopher Desmartin fixe Caleta-Car et envoie un centre sur Mandanda. On aurait dû en rester là si Steve avait décidé de capter le ballon, mais à la place il préfère donner une seconde chance en repoussant d’une main tel un volleyeur. La zone choisie est optimale ; pile devant son but. Florian Milla ne se fait pas prier et fusille Mandanda. Score final 2-0.

 

« C’est le charme de la Coupe de France me dit-on. Moi ça ne me fait pas rire » J-H. Eyraud

Niveau second degré, il ne faut pas trop lui en demander. Niveau gestion de club non plus d’ailleurs. Comme lot de consolation, le petit poucet marseillais se sera tout de même hissé jusqu’en 32es de finale de la Coupe de France.

Tom